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ZEN

Le Zen, tel qu’il est accepté aujourd’hui à travers le monde, ne se réfère pas à la vénération d’une divinité spécifique, mais plutôt à une discipline de l’esprit.

 

À l’origine, le Zen désigne une école du bouddhisme, appelée Zen ou Chan, où la pratique principale est le Zazen (Zen méditation assise).

Dans cette tradition, l’accent est mis non seulement sur l’étude des textes bouddhistes, mais surtout sur la poursuite directe de l’illumination** à travers la pratique du Zazen, c’est-à-dire la compréhension immédiate de la vérité ou de l’essence des choses telles qu’elles sont.

禅 侘び寂び

ZEN de nos jours

Se discipliner, être reconnaissant pour toutes choses, éliminer le superflu et réfléchir à sa manière de vivre.

Et surtout, vivre en respectant ‘l’instant présent’.

Ces principes du Zen, introduits au Japon, se sont harmonieusement fusionnés avec les croyances japonaises préexistantes de vénération de la nature (comme le Shintoïsme) et ont conduit à l’épanouissement des arts culturels basés sur le Zen, tels que le Zazen (Zen méditation assise), la copie de sutras, la peinture à l’encre, la calligraphie et l’art des jardins.

Cela a ensuite mené à la cérémonie du thé.

 

Revenir à son ‘véritable soi’ (un cœur pur, libre des attachements innés),

se concentrer sur ‘le soi dans le moment présent’ (non pas le passé, mais l’instant présent),

et apprécier ‘le contentement avec ce qui est’ (une sensation de plénitude et de gratitude pour ce que nous avons actuellement).

Se pencher sur son véritable soi signifie également vivre selon ses propres valeurs, plutôt que d’être évalué selon les normes des autres.

 

La culture japonaise peut être considérée comme une culture ayant intégré ces idées du Zen dans la vie quotidienne.

写経

​Syakyo
(copie de sutras)

◯さんかく⬜︎
僧侶

​Zazen

Origine du ZEN

Il y a environ 2500 ans, Bouddha Shakyamuni a atteint l’illumination** grâce à la méditation Zazen.

C’est pour cette raison que les moines bouddhistes étudient les sutras et pratiquent le Zazen.

 

Zazen exige de s’asseoir en silence dans une posture correcte, sans bouger, en cherchant à stabiliser le corps.

On régule la respiration, on élimine les pensées parasites, et on cherche à atteindre une pureté mentale qui conduit à l’illumination**.

L’objectif est de comprendre la vérité de sa propre existence et de maintenir un état de vide (mu) où le corps, la respiration et l’esprit sont unifiés.

Cet état d’esprit est dépourvu de toute forme ou attachement (mushin), complètement détaché de tout.

Il s’agit de se libérer des préjugés, des idées préconçues, de se dépouiller de son propre ego jusqu’à avoir la sensation que seul le corps physique est assis.

On considère que cette pratique du Zazen permet de révéler la véritable nature de l’esprit et d’atteindre l’illumination*.

​ 

 

illumination** 

 

L’illumination consiste en une compréhension intuitive de la vérité des choses.

Contrairement à la compréhension par la connaissance ou l’apprentissage,

il s’agit d’une compréhension expérientielle.

Dans le bouddhisme, on enseigne que tous les phénomènes sont

impermanents (en perpétuel changement) et sans ego (il n’existe pas de soi immuable).

En atteignant l’illumination, on comprend profondément ces concepts,

se libérant ainsi des attachements et des désirs.

Les kleshas (désirs, colère et autres impuretés de l’esprit) disparaissent,

et l’on est complètement libéré de la souffrance mentale.

Cette illumination est l’objectif ultime du bouddhisme.

 

Bodhidaruma, disciple indien et 28e successeur du Bouddha Shakyamuni, a transmis le zen en Chine après de nombreuses années de pratique.

On raconte que Bodhidaruma a médité face à un mur pendant neuf ans, au point de perdre l’usage de ses jambes.

En raison de cette histoire, Bodhidaruma est considéré comme le fondateur du Zen, et des poupées à son effigie, appelées “Daruma”, sont encore fabriquées aujourd’hui.

雪舟等楊 慧可断臂図  

Budhidaruma

"EKADANNPIZU"

Sesshu

(1496)

だるま人形

Daruma

Le Daruma est une figurine inspirée du moine Bodhidaruma, connue au Japon comme un porte-bonheur traditionnel.
En raison de sa forme arrondie et de son centre de gravité bas, le Daruma se redresse automatiquement lorsqu’il est renversé, ce qui en fait un symbole de “tomber sept fois, se relever huit”.
Il est donc également considéré comme un symbole de persévérance et de succès.
En général, les Daruma sont vendus sans les yeux dessinés. Lorsqu’on fait un vœu, on dessine l’un des yeux, puis, lorsque le vœu se réalise, on dessine l’autre œil pour compléter la poupée. De cette manière, les Daruma sont appréciés comme des outils pour accomplir des objectifs ou pour faire des vœux.

Méditation
La méditation, similaire au Zazen, est une pratique qui implique de s'asseoir en silence.

Bien que les deux pratiques se ressemblent, elles diffèrent par leurs contextes et leurs objectifs.

 

La méditation, dans un sens plus général, fait référence à toute technique de concentration mentale visant des objectifs variés tels que la paix intérieure, la relaxation, la réduction du stress, l'amélioration de soi, le renforcement de la concentration,

et une meilleure conscience de soi.

En méditation, on ferme les yeux et on se concentre pour stabiliser l'esprit, ressentir un bien-être,

améliorer le sommeil, entre autres effets bénéfiques attendus.

 

En revanche, dans le zazen, on garde les yeux à demi ouverts, on se concentre sur la respiration,

et on vise à libérer l'esprit de toute pensée, cherchant à atteindre un état de vide mental (MU).

C'est une pratique enracinée dans le bouddhisme,

dont l'objectif ultime est d'atteindre l'illumination.

禅 河原

​WABI-SABI

Wabi-sabi est un terme familier pour les Japonais, mais il est difficile à expliquer.

Toutefois, il exprime très bien l’esthétique et la sensibilité uniques de la culture japonaise.

 

Il s’agit d’une appréciation de la tranquillité, de la simplicité, et surtout de l’imperfection.

Les Japonais ont tendance à préférer les choses légèrement incomplètes

ou les moments de silence plutôt que les objets luxueux et parfaitement accomplis.

C’est une théorie esthétique propre à la culture japonaise.

Les Japonais trouvent la beauté dans la simplicité, l’éphémère, et ce qui est lié à l'inpermanence.

 

Wabi-sabi est un concept sensible, dont la perception varie d’une personne à l’autre et n’a pas de définition précise, mais il possède les caractéristiques suivantes :

 

    1.  L’imperfection : respect de la beauté trouvée dans ce qui n’est pas parfait.

 

    2. L’impermanence : appréciation de la beauté dans la fugacité de tout ce qui change et disparaît.

    3. La tranquillité : evitement du bruit et du raffinement, trouvant une profonde valeur dans le calme.

禅 石畳

WABI (侘び)

À l’origine, le terme « Wabi » se référait à la simplicité, au vide, ainsi qu’à l’insuffisance, l’incomplétude et la solitude.

Cependant, au fil du temps, il a évolué pour mettre l’accent sur la richesse intérieure et la plénitude qui peuvent être trouvées dans ces aspects. Il exprime une appréciation pour une vie simple et paisible, la gratitude pour les choses incomplètes et la jouissance de la simplicité.

 

En somme, « Wabi » désigne une forme de richesse intérieure qui apprécie la saveur et la joie trouvées dans ce qui semble insuffisant ou incomplet.

​​SABI (寂び)

Le terme « Sabi » fait référence à la beauté, la profondeur et la grâce trouvées dans les objets vieillissants, les choses naturelles dans un état de déclin ou de désuétude. Il exprime une beauté qui émerge du passage du temps, de l’ancienneté, du dépouillement et de la dégradation.

 

Cela signifie que la beauté réside dans les imperfections visibles, et que l’essence intérieure se manifeste à la surface.

C’est un concept de beauté qui célèbre ce qu’on appelle parfois la beauté de l’insuffisance. Contrairement à « Wabi », qui se concentre sur la beauté intérieure, « Sabi » fait référence à une beauté extérieure, perceptible dans le vieillissement et l’usure des choses.

禅 侘び寂び
禅 苔
千利休

絹本著色千利休像

(長谷川等伯画)

The portrait of Rikyū Senno

(千利休) painted by

Tōhaku Hasegawa (長谷川等伯) 

WABI-CHA

dans la cérémonie du thé​

Le maître de thé Rikyu SENNO (1522-1591) a développé l'esprit du thé japonais et l'a perfectionné en incarné l’esprit du Wabi dans le thé connu sous le nom de WABI-CHA

Avant lui, les porcelaines colorées et luxueuses importées de Chine étaient populaires.

Cependant, avec le Wabi-cha de Rikyū, l’accent était mis sur la beauté de la texture délicate et des couleurs naturelles plutôt que sur les accessoires de thé brillants et opulents.

 

Le wabi-cha que Rikyū a promu a influencé non seulement la culture de la cérémonie du thé, mais a également contribué de manière significative au développement d'une esthétique japonaise unique.

Cette esthétique reconnaît la beauté profonde présente dans les bols de thé imparfaits et les ustensiles abîmés, en appréciant leur valeur en tant que tels.

Les imperfections dans un bol de thé, telles que les déformations ou les fissures, symbolisent le sabi, éveillant dans le cœur du spectateur des sentiments d’affection, de sérénité et de gratitude.

 

Ainsi, le sabi est devenu l'un des éléments essentiels de l'esthétique japonaise.

​​

 

 

Lorsque l’on admire les Suibokuga, comprendre le Zen et les concepts de Wabi-Sabi est très utile.

La « beauté de l’espace vide » stimule l’imagination du spectateur.

L’espace vide, qui peut sembler incomplet à première vue, suscite un sentiment de respect.

 

Zen, Wabi-Sabi,

la beauté de l’imperfection, la beauté de l’insuffisance,

la beauté de l’espace vide et le savoir se contenter

sont au cœur de l’âme japonaise depuis des temps anciens,

et je pense que les jardins japonais sont l’endroit idéal pour les expérimenter.

 

L'un de mes passe-temps à Tokyo était de me promener dans les jardins japonais avec des amis.

J’aimais observer les jardins en harmonie avec la beauté des saisons japonaises, ressentir l'impermanence de toutes choses, apprécier le Wabi-Sabi, redécouvrir paisiblement moi-même et cultiver un sentiment de gratitude envers tout ce qui m'entoure.

Dans de tels moments, un fort désir de peindre dans le style de Suibokuga s’éveillait en moi.

 

お抹茶
裏千家
表千家
石庭
小石川公園
六義園
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